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WhatsApp, Viber... Pourquoi c'est la ruée sur les apps de messagerie

Publié le par Skero

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INTERNET - 19 milliards de dollars pour l'un, presque un milliard pour l'autre, et ça ne fait sans doute que commencer...

 

A la rédaction de 20 Minutes, l'annonce du rachat de WhatsApp par Facebook a provoqué deux types de réactions: «C'est quoi WhatsApp?» et «19 milliards de dollars pour un truc qui permet d'envoyer des messages, vraiment?» Mais la transaction record n'effraie visiblement pas Wall Street (l'action Facebook grimpe de 1,5%). Et elle n'est pas isolée, alors que le Japonais Rakuten s'est payé Viber la semaine dernière pour 900 millions de dollars, et que Google aurait offert 10 milliards pour WhatsApp, selon Fortune. On vous explique pourquoi.

 

Les apps de messagerie deviennent des plateformes géantes

Tout ce qui est rare est cher. Les services Internet disposant de 450 millions d'utilisateurs actifs mensuels se comptent sur les doigts d'une main. Avec une croissance explosive (+1 million par jour), WhatsApp pourrait atteindre le cap du milliard fin 2015. Les seuls membres de ce club sont Facebook et Google. WhatsApp, Viber, Tango, Kik, GroupMe, Line, WeChat ou encore KakaoTalk... Il ne s'agit plus de simples messageries. «Elles deviennent des plateformes à part entière», explique Brian Blau, analyste chez Gartner. Kik inclut un navigateur pour que les utilisateurs ne quittent pas l'app. Au Japon, Line mise sur les contenus multimédias et les jeux. A Hong-Kong, on peut réserver un restaurant par WhatsApp. En Chine, WeChat s'est lancé dans le paiement mobile. Bref, pour Facebook, il s'agit autant de «connecter le monde» que d'absorber un potentiel futur concurrent.

 

«Follow the photos»

Ce n'est plus «follow the money (suivez l'argent)» mais «follow the photos», comme le résume PandoDaily. Le partage et la publication de photos est l'une des raisons principales du succès de Facebook. 500 millions de photos sont envoyées par WhatsApp chaque jour [il s'agit bien du nombre de photos envoyées et pas reçues]. Les chiffres ne sont pas vraiment comparables, mais c'est plus que les 405 millions uploadées quotidiennement sur Facebook+Instagram.

 

Le mobile, un bac à sable plus compétitif que le desktop

L'expert en stratégie médias Ben Evans offre une analyse éclairée. «Un site Web desktop pouvait écraser un concurrent émergent en ajoutant de nouvelles fonctions à son service. Le mobile, lui, favorise les apps spécialisées monotâches.» Traduction: alors que sur PC, Facebook est devenu un portail fourre-tout, une sorte de Web à l'intérieur du Web, sur smartphone et tablette, la simplicité paie. Cela laisse la porte ouverte à de plus petits acteurs, qui peuvent percer avec un produit répondant à un besoin précis. Pour éviter de se faire déborder, les géants n'ont parfois pas d'autre choix que de dégainer leur chéquier.

 

Celui qui contrôle le mobile contrôle le monde

Quand Steve Jobs annonçait l'ère du post-PC en 2011, tout le monde ricanait. Sauf que 2014 devrait marquer un cap critique: il y aura bientôt plus de smartphones utilisés sur Terre que de PC. On ne parle pas de ventes trimestrielles mais du parc global.

Alors que le SMS –une technologie ancienne et chère– a du mal à s'adapter, les apps de messagerie «sont amenées à devenir une infrastructure critique», selon Brian Blau, qui s'attend à voir d'autres acquisitions dans ce secteur. Dans cinq ans, un prix de 19 milliards ressemblera peut-être à une bonne affaire.

 

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