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Collection à 1 million d'euros cherche preneur

Publié le par Skero

http://www.lepoint.fr/images/2012/07/13/jv-collec-million-euros-629580-jpg_430827.JPG

 

Un Français a mis en vente un ensemble de 7 000 jeux ou consoles. Un Canadien a cliqué... mais pas encore acheté.

Depuis quelques jours, une annonce intrigante enflamme le Web. Les sites spécialisés dans le jeu vidéo se passent cette brève, qui décrit "la plus grande collection de jeux rétro jamais mise en vente". L'annonce, déposée sur le site d'enchère eBay, fait en effet rêver les plus grands amateurs de jeux vidéo : la collection compte plus de 7 000 pièces et comprend tous les titres et consoles de Nintendo (de la Famicom à la GameCube), Sega (de la Master System à la DreamCast) et des PC Engine de NEC. L'ensemble des objets, tous japonais, sont dans leur emballage d'origine ou encore sous plastique.

Une collection d'une valeur inestimable donc. Sauf, apparemment, pour un Québecois. Dans la nuit de dimanche à lundi, un Canadien francophone a relancé l'intérêt pour cette ludothèque impressionnante en cliquant sur "achat immédiat" et s'offrant l'ensemble pour un million d'euros. "Pour l'instant, il n'y a pas de vente, puisque je n'ai pas encore été réglé", nuance André, le collectionneur français à l'origine de la transaction, qui souhaite rester discret sur son identité complète. "J'ai évidemment de gros doutes sur le sérieux de l'acquéreur. J'ai l'habitude de ce genre de vente et je sais reconnaître les personnes douteuses. Vu le profil de l'acheteur, il y a 90 % de chance que ce soit le cas."

Plus de 15 ans de recherche

André vit dans le sud de France, dans une ville où "le prix du mètre carré [lui] permet de consacrer plusieurs pièces à [sa] collection". Si le Français a décidé de mettre le prix d'achat à un million d'euros pour attirer l'attention et vendre sa collection par lot, il ne s'attendait pas à un tel engouement. "Je suis un peu surpris par l'ampleur que ça a pris, surtout au niveau international. Je sais qu'il y a eu un article dans Forbes ou que Bild cherche à me joindre...", s'étonne ce ludophile, qui admet être "un des plus gros collectionneurs de jeux vidéo sur la planète".

Amateur de jeux vidéo depuis ses plus jeunes années, André a entrepris sa collection vers 14-15 ans avec la Famicom, connue sous le nom de NES hors Japon. "J'ai commencé par racheter mes jeux préférés, puis tous les titres d'un éditeur que j'aimais bien", explique l'homme de 32 ans. Pris par la fièvre qui anime tout collectionneur, André a fini par succomber au Full Set, qui consiste à récupérer tous les titres commercialisés sur une console. "Je me suis arrêté à la GameCube de Nintendo, car je n'ai pas de relation affective avec les consoles récentes, ce n'est pas ma génération", souligne celui qui reste néanmoins joueur sur les dernières machines. Il s'impose une seule règle : les jeux et consoles doivent être des éditions japonaises. "Ce sont les versions originales et les plus complètes. À l'époque, quand il sortait 450 titres sur une console en France, il y en avait 1 500 au Japon."

Une motivation étiolée

En un peu plus de quinze ans, le Français a donc réussi la performance de réunir plus de 7 000 pièces des marques Nintendo, Sega et NEC dont certaines valent aujourd'hui plusieurs milliers d'euros. Alors que le marché du retro-gaming est en plein essor depuis quelques années et que les spéculations sur la valeur de certains titres se multiplient, André assure ne pas y avoir laissé toutes ses économies. "J'ai récupéré des jeux à un moment où personne n'en avait rien à faire. Il y a par exemple des jeux que j'ai eus à 15 euros dans les années 2000 et qui valent aujourd'hui plus de 1 500 euros", précise le Français non sans fierté.

Mais alors, pourquoi vendre le résultat d'une quête de plus de quinze ans ? "J'étais arrivé au bout de ce que je voulais faire et je n'avais plus d'objectif à me lancer", explique-t-il simplement. André saura dans les prochains jours si l'acheteur à 1 million d'euros est réellement solvable. Si ce n'est pas le cas, le Français ne désespère pas de céder sa collection, comme il l'avait imaginé, par lot séparé dans les mois à venir. À moins qu'un footballeur milliardaire ou qu'un prince du Qatar n'enchérissent à nouveau.

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