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Les iMessages d'Apple impossibles à intercepter

Publié le par Skero

http://www.slate.fr/sites/default/files/imagecache/blognews-picture/imessage.jpg

 

Le Département de Justice américain a un problème: les iMessages d'Apple. Le site Cnet a en effet révélé un document interne du Drug Enforcement Administration (service de police fédéral chargé des stupéfiants) déplorant que le cryptage du service iMessage d’Apple empêche ses agents de surveiller les conversations des suspects.

 

Ce document, daté de février dernier rapporte qu'«il est impossible d’intercepter les iMessages entre deux appareils Apple», et cela même avec un ordre de la cour approuvé par un juge fédéral, précise Cnet. Le document explique que:

«Les iMessages entre deux appareils Apple sont considérés comme des communications cryptées et ne peuvent être interceptées, indépendamment du prestataire de services du téléphone.»

Cependant, si les messages sont envoyés entre un téléphone Apple et un autre téléphone, «ils peuvent parfois être interceptés, cela dépend où l’intercepteur est placé».

 

La note explique que cette situation a été découverte par la DEA lorsque des agents du bureau de San José se sont aperçus que les enregistrements de certains messages obtenus par la compagnie Verizon Wireless étaient incomplets parce que les cibles de la surveillance utilisaient iMessage.

 

Le Huffington Post rappelle que le service iMessage a été présenté par Apple lors de son lancement en 2011 comme un «cryptage sécurisé de bout-en-bout». Les messages sont transmis via le réseau Internet ou 3G (donc gratuitement) et non via le réseau téléphonique. Mais dans les faits, la compagnie en a très peu dit sur la manière dont il fonctionne (pour les fans de technologie informatique).

 

Ce sont potentiellement de nombreux messages de délinquants ou criminels qui passent entre les filets de la police américaine. Apple a en effet dévoilé en janvier dernier que 2 milliards d’iMessages sont envoyés chaque jour. 

 

Les difficultés rencontrées par la police quand elle cherche à surveiller les formes non traditionnelles de communication sont si préoccupantes pour eux que le directeur du FBI a inventé une expression, le problème «Going Dark», pour désigner selon le Huffington Post «la difficulté croissante à surveiller les communications à l’ère d’Internet».

 

Pour contrer cela, Cnet rapporte que le FBI cherche à favoriser son accès aux communications sur Internet à des fins de surveillance. Le site rappelle que la juridiction avait demandé en mai 2012 aux entreprises Web de ne pas s’opposer à une loi qui prévoirait de nouvelles exigences concernant la surveillance et l’écoute des sites de réseaux sociaux, des fournisseurs de voix sur IP, de messageries instantanées et d'e-mails. Le FBI avait plus tard confirmé au Sénat que le bureau était en train d’inciter à «une certaine forme de législation».

 

Le conseiller général du FBI Andrew Weissmann a également déclaré le mois dernier que promulguer une nouvelle loi pour amender la loi «Communications Assistance for Law Enforcement Act» de 1994 était une «priorité absolue». Cette loi impose aux opérateurs téléphoniques de prévoir des accès facilités pour la surveillance, mais ne s’applique pas aux sociétés Internet, qui doivent à la place apporter une assistance technique.

 

Cnet rappelle avoir rapporté en 2003 que le FBI avait commencé à faire lobbying envers la Federal Communications Commission pour forcer les fournisseurs de haut-débit à fournir des facilités de surveillances plus efficaces et standardisées. Mais la Commission n’a jamais interprété la loi de manière à inclure les programmes de VoIP et de messagerie instantanée. C’est-à-dire des programmes d’échanges direct sans passer par le réseau téléphonique public tels que Facetime, iMessage, Facebook Chat, le chat vidéo de Gmail ou encore le chat de jeu en direct de la console Xbox.

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