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Assassin's Creed 4 : Black Flag, corsaire et mers du Sud

Publié le par Skero

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Le nouvel épisode de la série phare d'Ubisoft remplit son rôle et offre un très bon jeu, sans gommer ses défauts. Les aficionados s'y retrouveront.

Après être grimpé en haut de la chapelle Sixtine de Rome, de la tour Galata à Istanbul, ou encore sur les cimes de sapin nord-américain, Assassin's Creed nous emmène en haut des énormes trois-mâts du XVIIIe siècle. Perché au-dessus de la grand-voile, le vertige est bien là et cet épisode au temps des pirates sent bon l'aventure.

 

Nous voici donc dans les Caraïbes à l'époque où les Espagnols et les Anglais se disputent les bouts de royaume. Au milieu, les pirates, leurs idéaux et leur désir de former une République libertaire. Et parmi ces pirates : Edward Kenway. Devenu pirate après avoir été corsaire dans la marine anglaise, le héros blond est naturellement doué pour la navigation. Il a également "hérité" des capacités de déplacement dans les arbres du précédent héros de la série, Conor l'Amérindien. Et ça tombe bien, car cet Assassin's Creed est sans doute le premier aussi peu urbain. Le jeu compte bien des villes, dont les trois principales sont Nassau (Bahamas), La Havane (Cuba) et Kingstown (Jamaïque), mais c'est sur la mer bleu turquoise des Caraïbes que l'aventure va se jouer. Au détour d'une voile, des centaines d'îlots, de criques cachées ou de villages de pêcheurs sur pilotis, les plages de cocotiers et la végétation luxuriante sont à portée d'un mouvement de crawl. Et, bien évidemment, des paysages grandioses que seuls les jeux d'aventure de cette génération de console ont su nous apporter. Grand angle en bateau sur les côtes jamaïcaines sous le soleil couchant, cascade gigantesque au milieu de la jungle et temple maya oublié, les panoramas sont sublimes.

 

Et tout, ou presque, est disponible dès la première minute de jeu. Au moment de l'annonce d'AC4, les équipes d'Ubisoft avaient promis une découverte sans temps de téléchargement, où on pouvait quitter la barre de son bateau pour plonger découvrir un endroit caché. Force est de constater qu'ils n'ont pas complètement réussi. Si on peut effectivement parcourir la carte dans tous les sens et se jeter à l'eau dès qu'on le veut sans écran de chargement, ces derniers se lancent à chaque début de mission ou lorsque l'on entre dans les lieux importants. Dommage... Mais pour autant, le travail accompli pour retranscrire l'ambiance de liberté est impressionnant.

 

Les quêtes secondaires sont toujours aussi nombreuses et procurent une sensation d'ivresse devant tant de contenu. La plupart des missions secondaires apparaissent dès les premiers pas dans la ville, ce qui donne quelques incohérences scénaristiques regrettables, mais vite oubliées. On la regrettera, la chasse, si prisée dans le précédent épisode, n'a pas disparu mais voit son rôle se réduire à de la collecte de peaux pour l'équipement. On se console avec le pillage de bateau à bord du JackDaw.

 

 

 

À l'abordage !

Le Jackdaw est donc le meilleur ami d'Edward Kenway, le seul à qui il fait complètement confiance. Avec lui, il parcourt les mers des Caraïbes à la recherche de trésors ou simplement d'aventure. Il attaque les forts à coups de mortier pour libérer des zones maritimes de la domination royale, quelle qu'elle soit. Il chasse la baleine ou le requin au harpon. Et évidemment, en bon bateau de pirates, il attaque les autres navires. Pour améliorer sa réputation de pirate, mais surtout son équipement, Edward Kenway doit piller les riches convois, qu'ils soient espagnols ou anglais, à la recherche de bois, de métal ou de rhum. Au canon ou à l'explosif, les attaques se finissent par un abordage dans les règles, lancé au bout d'un cordage avec le sabre à la bouche, et dont tous les joueurs rêvent depuis l'annonce de cet Assassin's Creed aux couleurs de la piraterie. Attention toutefois à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre en attaquant un navire beaucoup mieux armé que son rafiot, ou c'est le naufrage assuré. À l'aide de la longue-vue, on scrute donc l'horizon et analyse les chances de remporter un butin appréciable. Vraiment, le JackDaw est le second personnage principal du jeu.

Un héros difficile à cerner

Le premier, c'est évidemment Edward Kenway. Dans les précédents Assassin's Creed, on revivait les souvenirs d'un ancêtre d'un certain Desmond Miles, jouant, régulièrement, ce qu'on appelle la métahistoire, c'est-à-dire le temps présent. Dans cet épisode, ce n'est plus le cas. On se retrouve dans la peau d'un nouvel employé d'Abstergo Entertainment qui doit aider au développement d'un nouveau genre de divertissement grand public. Une situation qui risque de ne pas plaire aux fans de la série, qui ont suivi avec attention le déroulement de cette métahistoire. D'ailleurs, surprise, lorsque l'on sort de l'Animus, c'est une vue à la troisième personne, une première dans la série, qui nous attend. Heureusement, Ubisoft a prévu un scénario un peu plus épais qu'il n'y paraît pour le temps présent.

De manière générale, que ce soit pour la métahistoire ou pour la reconstitution de la mémoire d'Edward Kenway, il faut attendre pratiquement le quart du jeu pour que le scénario devienne (enfin) passionnant. Jusque-là, on reste un peu perplexe devant ce nouveau héros et on se questionne sur ses réelles motivations. Car oui, Edward Kenway est un homme dur à cerner. Un coup aventurier au grand coeur, il devient égoïste et brigand dans la mission suivante. Alors que l'ensemble de la piraterie s'unit pour faire face aux ennemis royaux, lui ne semble pas avoir l'étoffe d'un meneur d'hommes et encore moins celle d'un Assassin. Au début, on enchaîne donc les missions principales dans l'espoir de comprendre qui est Edward Kenway et sans savoir pourquoi il fait confiance à ses interlocuteurs. Voleur, il doit son costume d'Assassin à sa roublardise et non à une vraie reconnaissance de l'ordre. La quête philosophique d'Edward Kenway semble loin de celle de sa lignée d'Assassins.

Une IA limitée

Si le jeu dans sa globalité reste d'excellente facture, on peut regretter que les points négatifs soient une nouvelle fois les mêmes que dans les précédents épisodes de la série Assassin's Creed. Par exemple, l'intelligence artificielle qui gère les ennemis est rarement au niveau du jeu, notamment les gardes, qui ont le champ de vision d'un cheval avec oeillères. Pour un jeu dont le héros est censé être un as du camouflage et de la discrétion, assommer un garde sous les yeux de son collègue sans se faire prendre est un brin énervant. Et même si on se fait prendre, les combats sont toujours aussi peu gratifiants, la faute à un système de contre infaillible et meurtrier. Même seul contre armée, le résultat ne fait jamais de doute, les ennemis attendant sagement leur tour pour se faire battre. En conséquence, la peur de se faire attraper n'est pas jamais là et certaines missions perdent vite leur intérêt.

À la vitesse où sont développés les jeux Assassins's Creed, un par an, les joueurs redoutent l'épisode de trop. Celui qui fera passer la série de référence à un simple rendez-vous annuel sans saveur. L'escapade aux Caraïbes n'est pas une déception, elle remplit les missions que l'on demande à un Assassin, mais la lassitude n'a jamais été aussi proche. Ce Black Flag est beau, riche, et plaira aux fans de la série Assassin's Creed, mais il lui manque ce quelque chose de passion qui accompagnait les premiers épisodes. L'année prochaine ?

 

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